Il y a 4,5 milliards d'années, le manteau et la croûte de la Lune
contenaient une quantité d'eau comparable à celle de la Terre. Telle
est la conclusion d'une étude de l'institut Carnegie à Washington,
publiée dans la revue Nature. La Lune était très riche en eau à son origine et des traces en subsistent jusqu'à ce jour à sa surface.
Pour parvenir à cette conclusion, trois géologues ont analysé des
échantillons de roches volcaniques collectées lors des missions Apollo 11,15 et 17. C'est grâce à une nouvelle méthode permettant de déceler la présence d'eau en très faible quantité qu'Erik Hauri et ses collègues ont découvert qu'il y avait un jour eu de l'eau en
grande quantitié sur la Lune. Jusqu'à présent, la théorie qui prévalait
expliquait la présence de traces d'eau près des pôles de la Lune par
l'impact de météorites ou de comètes.
Aujourd'hui, la plus grande partie de l'eau s'est évaporée dans l'espace, notamment à cause des températures très élevées à la surface du satellite de la Terre, qui peuvent dépasser les 100 degrés. "Ces résultats soulèvent de nombreuses questions", écrit dans un commentaire, publié par Nature, le géologue français Marc Chaussidon. "Qu'est devenue toute cette eau durant la formation de la Lune ? "Et si la Lune n'est pas totalement sèche, d'où cette eau vient-elle ?"
La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la Nasa doit être lancée en octobre afin d'être mise en orbite autour de la Lune. La détection de glace sera l'une des missions de la sonde, qui doit cartographier avec une grande précision la surface de la Lune pour préparer une reprise des vols habités à l'horizon 2020[/b]